CARE Haïti
Rick Petera
18 janvier 2010
Blondine Jean-Baptiste agite une spatule tel une baguette magique. En effet, elle était magique car l’eau crasseuse brunâtre devint limpide et brillante devant ses yeux, alors que la vase se rassembla au fond d’un immense seau de plastique pouvant contenir 20 litres. D’une voix forte, en créole, sa collègue Edline Cothière lui lisait les instructions.
Les deux infirmières sont bénévoles dans les ruines de l’auditorium adventiste au cœur de Port-au-Prince, où se retrouvent 600 personnes blessées et sans-abri. La direction de la protection civile tente par tous les moyens de pourvoir à leurs besoins.
Une foule, majoritairement composée de femmes, prend connaissance avec soulagement du communiqué mentionnant que l’eau contenue dans le réservoir, bien que limitée est potable et bonne à boire.
Docteur Franck Geneus, le coordonnateur du programme de santé de CARE Haïti, observe les femmes à l’oeuvre. Quelques minutes auparavant, il leur a donné un cours intensif sur la façon de purifier l’eau, utilisant une méthode très simple mise de l’avant par CARE : un simple petit sachet de poudre capable de purifier 10 litres d’eau.
« L’équipe de CARE forment les bénévoles afin que ceux-ci puissent en former d’autres à leur tour pour distribuer les petits sachets d’une façon ordonnée et minutieuse aux familles présentes en s’assurant de prioriser ceux qui en ont urgemment besoin » explique le Docteur Geneus. « C’est la façon la plus rapide et efficace de rejoindre un grand nombre de personnes ».
« L’eau salubre est crucial pour les survivants du terrible tremblement de terre du 12 janvier, mais spécialement pour les femmes enceintes, les nouvelles mamans, et les petits enfants, » ajoute-t-il. « Nous sommes inquiets que les femmes ne puissent poursuivre l’allaitement si elles ne boivent pas suffisamment d’eau pour elles-mêmes. Les risques sont énormes pour la santé des nouveaux-nés. »
Même en temps normal les femmes sur le point d’accoucher en Haïti courent un grand risque. 670 femmes sur 100 000 meurent pendant leur grossesse ou au moment de l’accouchement, un taux soixante fois plus élevé que dans un pays industrialisé comme les États-unis1. Avec la situation actuelle, les interventions urgentes et les traumatismes deviennent prioritaires, ainsi les soins prénataux et même les accouchements sécuritaires deviennent un luxe que peu de femmes ici peuvent trouver.
S'abonner à :
Publier des commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Publier un commentaire