dimanche 17 janvier 2010

Pourquoi l’aide ne parvient-elle pas plus rapidement

CARE Haïti
Rick Petera
17 janvier 2010

Les journalistes me posent toujours la même question : pourquoi l’aide ne parvient-elle pas plus rapidement à ces populations désespérées? Voici la réponse : les travailleurs humanitaires avancent aussi vite que possible, mais les conditions sont effroyables. Haïti n’a jamais vécu de catastrophe de cette amplitude dans les temps modernes. D’abord, ce pays est déjà terriblement pauvre, et au lendemain de tant de désastres dans les années récentes, la population et l’infrastructure n’étaient nullement préparées à y faire face.

« C’est toujours très difficile dans les premiers jours, déclare Sophie Perez, directrice de pays de CARE en Haïti, qui a pris part maintes fois à des efforts de secours en Haïti, notamment au lendemain d’ouragans et d’agitations politiques. L’aide ne doit pas seulement parvenir rapidement, elle doit être adaptée. Si nous nous contentons de distribuer le matériel sans une organisation adéquate, il peut en résulter un chaos, de la violence, et des pertes de vies humaines.»

Sophie est confiante qu’avec des ressources suffisantes et une coordination des efforts, CARE et les autres protagonistes humanitaires seront en mesure de rejoindre ceux qui nécessitent une aide urgente. Mais elle se préoccupe de la situation à long terme. « Qu’arrivera-t-il lorsque l’attention des médias sera détournée? ». La relève prendra des années aux Haïtiens – et ils auront besoin de plus d’appui s’ils désirent mieux reconstruire, plutôt que de recréer des conditions qui les maintiendraient dans une vulnérabilité aux futurs désastres.

La reconstruction ne se limite pas à rebâtir l’infrastructure, ajoute-t-elle, mais à cibler les causes sous-jacentes de la pauvreté, de la gouvernance déplorable à l’éducation et à la dégradation environnementale. CARE œuvre en Haïti depuis 1954 et s’est engagé à y demeurer aussi longtemps que notre présence sera nécessaire.

« Le long terme coûtera mille fois plus que le secours immédiat, dit-elle. J’espère sincèrement que le monde n’oubliera pas Haïti une fois que l’attention initiale s’estompera.»

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