Loetitia Raymond
Port-au-Prince - 18 janvier 2010
Il ya encore quelques jours, la place Saint Pierre était connue pour ses artistes de peinture naïves qui exposaient des centaines de tableaux aux couleurs chatoyantes. Les tableaux ont laissé place à un palimpseste de couleurs désolantes, celles des milliers de sans- abri entassés sur quelques centaines de mètres carrés.
Des tentes, des matelas de fortune en carton, des vêtements qui sèchent accrochés aux arbres, des enfants, des jeunes, des moins jeunes, près de 6000 personnes s’entassent sur la place dans une promiscuité insoutenable.
Si on estimait à 3000 le nombre des délogés sur le site, au fil des jours ils ne cessent d’arriver par centaines.
Claire Lydie Parent, Maire de la commune de Pétionville avec laquelle nous avons rendez-vous ce matin pour proposer notre soutien, nous explique le phénomène : « Les gens ont peur, les rumeurs de tsunami, la crainte d’un autre tremblement de terre font parfois fuir ceux qui ont encore un logement ».
Audrée Montpetit et Gary Philoctète sont venus appuyer cette communauté qui s’est montrée particulièrement volontaire dans la prise en charge de ses propres besoins. Il s’agit de mettre en place des solutions en concertation avec les autorités qui ont déjà commencé à déblayer les amas de détritus. La première demande concerne effectivement l’évacuation des déchets qui va rapidement entraîner des risques sanitaires. « Il faut aussi des outils pour faire le travail, des masques, des pelles. Nous pouvons avoir toutes les bonnes volonté de la terre, les mains ne suffiront pas » explique Madame Lydie Parent.
Il faudra aussi former des équipes de volontaires vivant sur le site pour effectuer le travail. Nous leur proposons de plus de former des équipes de sensibilisation à l’hygiène afin de prévenir des maladies dues à une telle promiscuité. L’implication des sans-abris est essentielle, elle leur permet aussi de sortir de leur statut de victime pour être à nouveau des acteurs de la reconstruction de leur propre vie. A ce propos, Madame Lydie Parent souligne l’importance d’un soutien psychologique, beaucoup de personnes ne comprennent pas ce qui s’est passé, qu’est-ce qu’un tremblement de terre, il faut rationaliser ce qui s’est produit pour ne pas se laisser aller à des mouvements de panique.
Nous convenons donc de distribuer dans un premier temps des brouettes, des balais, des pelles. Nous installerons aussi un réservoir d’eau puisque comme pour tous les habitants de la ville, ils manquent d’eau. Quand ?
La réunion aura duré moins de 30 mn, suffisamment pour parvenir, de façon coordonnée, à identifier les besoins. Demain le matériel sera livré et le travail pourra commencer !
lundi 18 janvier 2010
Main dans la main avec les autorités et les communautés locales
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