CARE Haïti
Sophie Perez, directrice de pays
13 janvier 2010
Sophie Perez, directrice de pays de CARE en Haïti, se trouvait au bureau de CARE à Port-au-Prince vers 17 heures locales, le 12 janvier 2010. Nous l’avons jointe au téléphone à 6 h 30 locales ce 13 janvier.
« C’était terrifiant. Le tremblement de terre a duré plus d’une minute. Nous nous trouvions au bureau lorsque cela s’est produit, et tout le bureau s’est mis à trembler puissamment. Les gens criaient, pleuraient, couraient. Tout bougeait. J’ai vu un édifice de neuf étages s’écrouler complètement, juste devant moi. Une banque s’est affaissée. Même si un immeuble n’est pas entièrement détruit, vous ne pouvez pas vous en approcher en raison du danger.»
« Les employés présents avec moi au bureau sont sains et saufs, mais la plupart de leurs maisons ont été détruites. J’ai entendu dire que des travailleurs humanitaires d’autres organismes sont encore portés disparus. Chacun essaie de retrouver les siens. On croit que la ville entière a été touchée – au nord, au sud, partout. Se déplacer dans la rue est difficile. Les immeubles se sont effondrés de toute part, et des décombres bloquent les routes. Dans plusieurs zones, la circulation automobile est impossible. On ne peut que circuler à pied, parce que tout est jonché de débris. »
« La nuit dernière, les gens ont dormi à l’extérieur, de peur de retourner dans leur maison. Beaucoup d’habitations sont détruites, de toutes façons. On a dénombré huit répliques la nuit dernière. Des milliers de gens dormaient dans les rues. »
« Nous sommes particulièrement inquiets pour les enfants, parce que beaucoup d’écoles semblent détruites. En Haïti, les enfants fréquentent l’école l’après-midi. Les enfants étaient encore en classe lorsque le séisme a frappé, aussi, beaucoup de ces petits ont été piégés. C’est horrible. Les bidonvilles sur les collines ont complètement cédé eux aussi. Nous avons entendu dire que des glissements de terrain se sont produits, engloutissant des communautés entières. »
« Cela fait des années que j’habite ici, et j’ai déjà connu quelques séismes mineurs. Mais je n’ai jamais rien vu de si fort. Ma maison est intacte, mais j’ai passé la nuit dehors, à la porte, avec mes enfants. On a ressenti huit répliques durant la nuit, et nous nous sommes réveillés à chaque fois. Mes enfants sont terrifiés. Nous sommes tous terrifiés. »
« Le matin vient de poindre ici, et je peux entendre des hélicoptères de recherches et de secours. La nécessité immédiate est de rescaper ceux qui sont piégés sous les décombres, puis de fournir de l’eau et de la nourriture à la population. Tout est urgent.»
CARE a lancé un appel international pour collecter des fonds en faveur de Haïti, et a déjà alloué une somme de 100 000 € (soit 145 000 $US) pour l’enclenchement immédiat des opérations d’urgence. CARE prévoit commencer à distribuer des denrées alimentaires par le recours à ses stocks de biscuits à haute teneur en protéines depuis ses entrepôts en Haïti. CARE, qui coordonne, avec d’autres agences des Nations Unies et des organismes d’aide, l’évaluation concertée afin de recueillir davantage d’information détaillée sur les dégâts et les besoins sur le terrain, accélérera rapidement son intervention. CARE dispose déjà sur place de 133 effectifs hautement qualifiés en intervention en cas de catastrophe.
mercredi 13 janvier 2010
« Tout est urgent » rapporte un témoin oculaire
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